Le RGESN : l’incontournable référentiel pour écoconcevoir ses services numériques
Fin 2022, le RGESN (Référentiel Général d’Ecoconception des Services Numériques) voyait le jour, fruit de la mission interministérielle numérique responsable, copilotée par la DINUM (Direction du Numérique), l’ADEME, le Ministère de la Transition Ecologique et l’INR (Institut du Numérique Responsable).
Son objectif ? “Réduire la consommation de ressources informatiques et la contribution à l’obsolescence des équipements, qu’il s’agisse des équipements utilisateurs ou des équipements réseau ou serveur.”
La conformité avec le RGSEN ne donne pas en soi droit à un label : il est avant tout une précieuse ressource, complète et précise, accessible à quiconque voudrait s’inscrire dans une démarche d’amélioration de sa responsabilité numérique. En tant que “Guidelines”, il permet de définir un ensemble de règles et recommandations à suivre pour atteindre un objectif fixé : améliorer l’empreinte de ses services numériques, dès leur conception.
Le référentiel a la particularité d’avoir été conçu pour être accessible à tous les métiers de la conception d’un service numérique : chef de projet, assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA), assistant à maitrise d’œuvre, product owner, UX researcher, designer, graphiste, développeur, devops, testeur(se), rédacteur, contributeur à un CMS... En cela, il permet une approche transverse de l’amélioration des plateformes numériques.
8 familles de critères à suivre
Le contenu de ce guide accessible en ligne présente une série de 79 critères qui sont toutes vérifiables, universels et intemporels. Ces derniers permettent est de faciliter l'évaluation de la conformité d'un service numérique comme de poser des **bases solides** pour un projet d’écoconception logicielle. Chaque norme est formulée sous la forme d'une question, pour laquelle on s'attend à obtenir une réponse de "conforme", "non conforme" ou "non applicable". Les réponses "conformes" et "non applicables" doivent être accompagnées d'une justification.
Les 79 critères constituant la V1 du RGESN sont réparties dans 8 familles :
- La stratégie
- Les spécifications
- L’architecture
- L’UX/UI
- Les contenus
- Le frontend
- Le backend
- L’hébergement
Pour chaque critère, on retrouve une partie “Mise en œuvre” : des exemples sont fournis pour illustrer comment mettre en place le critère. Par exemple, pour le chapitre “UX/UI”, sur la question de l’optimisation du parcours utilisateur, le référentiel préconise entre autres l'élimination des fonctionnalités non essentielles et de définir les unités fonctionnelles principales du service (au sens de l'Analyse de Cycle de Vie).
NumEcoDiag, un outil pour tester sa conformité au RGSEN
NumEcoDiag est un outil permettant d'évaluer le degré d'écoconception d'un service ou d'un produit numérique, en se basant sur les 79 critères mentionnés précédemment. Initialement développé par la MiNumEco pour soutenir les ministères dans leur transition écologique numérique, cet outil peut être utilisé par tous. L’outil s’intègre aux navigateurs Web sous la forme d’une extension (plug-in).
Pourquoi faire appel au RGESN ?
Voici quelques raisons pour lesquelles il peut être bénéfique de faire appel au RGESN :- Évaluer sa conformité : Le RGESN fournit un cadre clair et précis pour évaluer le niveau d'écoconception d'un service numérique, en permettant de vérifier sa conformité aux critères définis.
- Réduire son impact environnemental : En suivant les recommandations du RGESN, il est possible d'identifier des actions concrètes à mettre en place pour réduire l'empreinte environnementale d'un service numérique. Cela implique principalement l'optimisation des ressources employées, la réduction de la consommation énergétique et la promotion de la durabilité des équipements numériques utilisés comme support au service.
- Améliorer sa performance et son efficacité : L'écoconception ne se limite pas à des considérations environnementales ou sociétales, elle vise également à optimiser la performance et l'efficacité des services numériques.
- Accompagner la prise de décision : Structuré et simple d’utilisation, le RGESN facilite la prise de décisions éclairées au sein des équipes de la DSI lors de la conception, du développement ou de la mise à jour d'un service numérique.
- Valoriser l'engagement écologique : En adoptant le RGESN et en communiquant sur la conformité de ses services numériques, les organisations peuvent démontrer leur engagement en faveur de la transition écologique.
Le RGESN propose une méthodologie approfondie et rigoureuse, ainsi que des critères objectifs permettant d'évaluer et d'améliorer l'écoconception des services numériques. En adoptant cette approche, il devient possible de s'engager dans une démarche d'amélioration continue, répondant concrètement aux enjeux actuels liés à l'empreinte environnementale croissante du numérique.
Il peut être complexe d’impulser l’écoconception dans les projets numériques d’une organisation si elle n’a pas été sensibilisé à ces problématiques, c’est pourquoi il est recommandé d’être accompagné par un tiers de confiance expert du Numérique Responsable comme fruggr. Cela vous permettra de vous ancrer dans une transition numérique globale et pérenne.
Au-delà des recommandations : une initiation aux bonnes pratiques Numérique Responsable
Comme nous le mentionnions, il n’est aujourd’hui aucunement obligatoirement de répondre aux recommandations de mise en œuvre du RGESN. Il est avant tout là pour accompagner une démarche volontaire d’écoconception et/ou faire un état des lieux de l’optimisation d’un service numérique.
L'approche de l'écoconception va au-delà de la simple quête d'optimisation, d'efficacité ou de performance. Elle englobe une réflexion globale sur l'utilisation des technologies. Il est crucial d'intégrer les impact environnementaux et sociaux du numérique dans la conception des services, en visant à prolonger directement ou indirectement la durée de vie des équipements numériques, tout en réduisant la consommation de ressources informatiques et énergétiques des terminaux, des réseaux et des centres de données.
En l’occurrence, il est important de souligner que le RGESN ne concerne que l’optimisation environnementale des services numériques. Il doit par conséquent être avant tout est considéré tout comme un des référentiels essentiels à intégrer à sa démarche Numérique Responsable, aux côtés de ses homologues le RGAA pour l’accessibilité numérique (un autre pilier de l’écoconception), le RGPD pour la protection des données ou encore le RGS pour la cybersécurité. Mais aussi un très bon outil pour être formé au sujet de l’écoconception et de la responsabilité numérique.
Il est également essentiel de se rappeler que l'écoconception ne consiste pas à trouver des solutions universelles, mais plutôt à rechercher en permanence le meilleur compromis possible en fonction du contexte d'utilisation. La démarche d'écoconception doit donc être intégrée dans une méthodologie itérative, offrant ainsi aux concepteurs un guide pour prendre des décisions éclairées et mettre en place les mesures permettant de faire les choix les plus appropriés.